De l’allégresse

Vous parler de bonheur éloignerait vos yeux, le sujet, le vrai, doit être malheureux.

Dès lors comment s’y prend-on pour louer tout constat de félicité, de satisfaction ?

De bonheur.

Celui dans l’opposition, celui dans la rébellion, celui qui trouve un jour une faille dans la disgrâce et les tristes pulsions sadiques qui animent cette vie cynique qui baissent un temps leur garde si bien que la joie s’y installe?

La Monarchie du vilain, de l’affreux, de l’angoisse s’en va valser là où elle appartient, puisqu’elle a perdue, qu’elle est toute déchue. La République du cœur comme un changement d’ère, a renversé, s’est installée. Une brise anesthésiante souffle sa douceur tuant les vents puants d’un autre temps, passé, présent trop longtemps.

Comment s’y prend-on ? On n’y arrive pas car il est indécent de glorifier cet état des lieux, ce laps de temps de bien-être et de gaîté ?

De félicité.

Celle, trop souvent tapie dans l’ombre, celle trop timorée, celle qui existe sans demi-mesure puisqu’elle n’est rien ou explosivité.

Comment s’y prend-on pour parler de l’amour beau et léger ? On n’y arrive pas car il serait niais de l’évoquer, sans générer l’ennui, qu’il serait déplacé, gênant comme de voir sur un banc deux langues se toucher, de vous le livrer.

Et il y a que… cette allégresse qui n’emprunte pas de sourire mais vole des baisers, qui donne sans compter mais ne rend pas de coups, qui refuse les laisser-aller mélancoliques mais accorde les violons mélodiques, il y a que…il y a que… il y a qu’elle se vit mais ne se narre pas ici.

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